Pourquoi faut-il passer d’une critique partielle à une critique globale de la technique et qu’est-ce que cela signifie ? Cette conférence traitera notamment du “bluff nucléaire”, c’est à dire des impasses dans lesquelles il nous a amené, et surtout des fantasmes quant à son arrêt. Elle abordera également la question climatique afin d’expliquer pourquoi le nucléaire ne peut pas constituer une solution, eu égard à sa marginalité dans le mix énergétique mondial (à peine 2 % de la consommation finale d’énergie). On pourrait en effet le remplacer par des centrales fossiles sans que cela ait un impact significatif sur la destruction du climat, la cause de celle-ci résidant plus dans une culture de la démesure, dans le pétrole et son monde. On ne pourra pas résoudre le problème climatique uniquement avec des mesures techniques (fermeture des centrales thermiques fossiles par exemple, comme l’ont fait les gouvernements en France, pays- hôte de la COP21 en 2015, et où pourtant les émissions de CO2 ont crû de 6,8 % entre 2015 et 2017), mais d’abord en changeant de civilisation : décroissance, sobriété, relocalisation, culture s’inspirant des « cultures de flux » dominées par le vent et le soleil et où l’on acceptait les «interruptions » de production quand il n’y avait pas de vent. N’oublions jamais qu’il n’existe pas aujourd’hui de moyens sûrs, fiables et reproductibles pour stocker l’électricité et qu’il nous faudra faire coexister du renouvelable « fiable » (barrages, biomasse, peut-être éolien maritime ?…) et du renouvelable « non-fiable » (éolien terrestre et solaire notamment), avec aussi un peu de thermique fossile, pour produire notre électricité dans une société post-crise climatique.
Conférence à Lyon Villeurbanne le 14 mai 2019, avec Jean-Luc Pasquinet, porte-parole des objecteurs de croissance Ile-de-France, organisée par l’Association pour la promotion du débat citoyen